Prendre l'avion quatre fois dans sa vie pour réduire la pollution liée à sa mobilité. La proposition de Jean-Marc Jancovici, entendue en mai dernier au micro de France Inter, n'a pas manqué de faire réagir. Mais qu'en...
Avec le Japon c’est compliqué. Avant la guerre je connais quelqu’un qui avait tenté le transibérien. C’est long. Ou alors on me donne 4 semaines de congé pour l’aller-retour en bateau.
Le transsibérien, c’est 8 jours, mais un peu compliqué en ce moment avec la guerre en Ukraine. Il reste possible de passer par la Turquie pour contourner la Russie, mais c’est effectivement 2 semaines de voyage.
En tant que français de l’étranger vivant éloigné de ma famille, je le comprends bien, ce n’est pas facile. Mais à mon sens, je ne vois pas pourquoi ça serait le rôle de la société de supporter nos choix personnels: si tu ne penses pas être capable de vivre loin de ta famille, alors tu restes près des tiens. Sinon, on a tous de bonnes raisons d’avoir une exception. Mais c’est certain, ça demande des efforts, des sacrifices.
Quant aux congés, rien ne t’empêche de prendre un congés sans solde, ou de cumuler tes congés pendant plusieurs années pour faire un séjour plus long : c’est là aussi un choix personnel.
Dans ce contexte-là, on peut aussi demander aux gens qui vivent en milieu hyper rural avec une grande utilisation de la voiture de retourner habiter en milieu urbain.
Mais sur le principe, je n’ai aucun souci avec ça. Il sera juste bien plus facile selon moi d’arrêter de faire voler quelques milliers d’avions que de déplacer quelques millions (milliards à l’échelle mondiale ?) de personnes.
Pas tellement puisque les voitures individuelles sont responsables de 71,7 Mt CO2 équivalent, alors que l’avion lui émet 5,4 Mt CO2 (j’ai pris les chiffres de 2019 vu que 2020 a été impacté par le Covid)
Oui, mais il y a beaucoup plus d’automobilistes que de personnes qui prennent l’avion (je n’ai pas trouvé de chiffre, mais j’imagine qu’on peut être d’accord là dessus sans support, vu le coût de l’avion), en toute probabilité dans un ratio supérieur à 13 (estimation sortie de mon cul, que je te laisse le loisir d’attaquer).
• à mon avis, l’avion pollue plus par personne qui l’utilise, mais je n’ai encore une fois pas trouvé les chiffres
Puis encore une fois, l’avion est majoritairement utilisé pour des raisons facultatives (tourisme, voyage d’affaire, etc…) alors que, dans notre société actuelle, la voiture est indispensable pour beaucoup (et nous devons impérativement travailler à réduire ça).
C’est sûr que l’avion consomme plus en proportion que la voiture, mais la question ici c’est plus comment diminuer les émissions en valeur absolue. Si on arrive à faire baisser de 10% l’utilisation de la voiture, on réduit les émissions de CO2 de 7,1 Mt, donc plus que toutes les émissions de l’aérien.
En fait mon point c’est plus qu’il faut travailler sur tous les modes de transport, proportionnellement à leur impact sur les émissions totales. Parfois quand je vois des mesures résolument anti-avion, mais qui ignorent complètement les voitures, je me demande si ce ne sont pas juste des manipulations des lobbies de l’automobile pour qu’ils puissent continuer à polluer dans leur secteur sans s’inquiéter.
et nous devons impérativement travailler à réduire ça
Très clairement, même dans les mentalités c’est intéressant de voir à quel point la voiture est ancrée dans l’imaginaire collectif.
proportionnellement à leur impact sur les émissions totales
Je ne pense pas que la proprotionalité doive entrer en ligne de compte ici : il faut de toute façon travailler sur tout, et aussi vite que possible. Mais il faut en priorité couper là où ça fait le moins mal : c’est plus facile de supprimer à Charles-Eudes de la Rochefond son 5è voyage à Phuket de l’année que d’enlever sa voiture à Maurice qui en a besoin pour faire les 50km qui le séparent de sa job tous les jours.
On demande pas à grand monde de sacrifier sa famille. Je trouve pas extrême de dire que c’est abusif ni que c’est une bonne raison de faire une exception.
Je ne demande pas à la société de supporter mes choix: je paye pour mes billets, je veux bien payer les crédits carbone que ça engendre, je suis pour une taxe sur le kérosène qui rende rentable la recherche sur des avions électriques ou à hydrogène. Je trouve juste que rendre totalement impossible, du jour au lendemain, le contact avec sa famille alors que quand on commençait à se voir on nous vendait un monde-village où chaque couple binational aidait à créer la culture mondiale, juste cruel.
Je comprends ta position, mais je suis en désaccord avec un point : on ne demande à personne de sacrifier sa famille, puisqu’il existe d’autres moyens de transport.
Le sacrifice, c’est la commodité de pouvoir faire le voyage en 5-10-24h.
Certains parlent d’un prix à viser de l’ordre de €1000 par tonne de CO2. Un voyage Paris Tokyo pour un passager c’est [3 tonnes aller-retour](https://curb6.com/footprint/flights/paris-cdg/tokyo-nrt]. Est ce que tu pourrais encore payer tes voyages avec ce surcoût là ?
La société n’est pas organisée pour rendre faisables ces autres moyens de transport et de se payer un mois de transport. C’est déjà super relou d’être nomade aujourd’hui, alors dans un monde où plus personne n’utilise l’avion j’ose pas imaginer. 1500€ par passager pour un aller simple c’est pas loin de ce qu’avait payé mon pote qui a fait le transibérien et c’est proche du coût par passager si tu le fais en bateau.
Si c’est ce qu’il faut, c’est ce qu’on paierait oui. Ça ferait mal au cul, mais je préfère ça à une limite sèche au delà de laquelle rien n’est plus possible.
Serrer tes parents une dernière fois avant leur mort, ça n’a pas de prix. Et les maladies ne te laissent pas toujours 2 semaines pour arriver.
Je trouve hypocrite qu’on cible plus durement ce mode de transport parce que peu de gens en ont vraiment besoin.
Je ne pense pas qu’il soit hypocrite de cibler ce mode de transport : il est malgré tout principalement utilisé pour des raisons qui ne sont pas indispensables, des raisons d’agrément ou de confort, pour partir en vacances loin, pour des voyages d’affaires majoritairement inutiles, …
Il y a des raisons pour lesquelles l’aviation reste à mon avis difficilement remplaçable, mais elle est extrêmement polluante tout en bénéficiant à un très très petit nombre de personnes, donc c’est une cible facile. Si on pouvait déjà couper TOUS les voyages qui ne sont pas indispensable et TOUS les voyages pour lesquels il existe une alternative viable (par exemple le Paris-Porto dont je parlais dans un autre commentaire), on aurait déjà gagné énormément.
Oui, je suis pour supprimer les voyages en avion inutiles, les voyages d’affaires qui servent juste à mousser des égos. J’ai un doute sur l’inutilité des “vacances loin”. Si c’est pour aller au Club Med d’Hanoi, ok, mais la possibilité de se retrouver au contact avec des cultures lointaines aide à désamorcer des guerres et des mécanismes d’exploitation. En un voyage à Shenzhen, mes vues sur la mondialisation et nos modes de production ont été profondément changées.
Pourquoi ? Qu’est ce qui empêche le cas échéant de prendre d’autres moyens de transport ?
Avec le Japon c’est compliqué. Avant la guerre je connais quelqu’un qui avait tenté le transibérien. C’est long. Ou alors on me donne 4 semaines de congé pour l’aller-retour en bateau.
Le transsibérien, c’est 8 jours, mais un peu compliqué en ce moment avec la guerre en Ukraine. Il reste possible de passer par la Turquie pour contourner la Russie, mais c’est effectivement 2 semaines de voyage.
En tant que français de l’étranger vivant éloigné de ma famille, je le comprends bien, ce n’est pas facile. Mais à mon sens, je ne vois pas pourquoi ça serait le rôle de la société de supporter nos choix personnels: si tu ne penses pas être capable de vivre loin de ta famille, alors tu restes près des tiens. Sinon, on a tous de bonnes raisons d’avoir une exception. Mais c’est certain, ça demande des efforts, des sacrifices.
Quant aux congés, rien ne t’empêche de prendre un congés sans solde, ou de cumuler tes congés pendant plusieurs années pour faire un séjour plus long : c’est là aussi un choix personnel.
Dans ce contexte-là, on peut aussi demander aux gens qui vivent en milieu hyper rural avec une grande utilisation de la voiture de retourner habiter en milieu urbain.
Là aussi, c’est un choix personnel.
C’est du whataboutisme.
Mais sur le principe, je n’ai aucun souci avec ça. Il sera juste bien plus facile selon moi d’arrêter de faire voler quelques milliers d’avions que de déplacer quelques millions (milliards à l’échelle mondiale ?) de personnes.
Pas tellement puisque les voitures individuelles sont responsables de 71,7 Mt CO2 équivalent, alors que l’avion lui émet 5,4 Mt CO2 (j’ai pris les chiffres de 2019 vu que 2020 a été impacté par le Covid)
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-transports-2022/19-emissions-de-gaz-a-effet
Oui, mais il y a beaucoup plus d’automobilistes que de personnes qui prennent l’avion (je n’ai pas trouvé de chiffre, mais j’imagine qu’on peut être d’accord là dessus sans support, vu le coût de l’avion), en toute probabilité dans un ratio supérieur à 13 (estimation sortie de mon cul, que je te laisse le loisir d’attaquer).
Ergo :
• l’avion pollue plus par km parcouru (90-250g/km pour une voiture, qu’on pourrait diviser par le nombre de passagers moyens, il me semble 1.1/1.2, donc ça ne change pas grand chose - 285g/km/passager pour un avion )
• à mon avis, l’avion pollue plus par personne qui l’utilise, mais je n’ai encore une fois pas trouvé les chiffres
Puis encore une fois, l’avion est majoritairement utilisé pour des raisons facultatives (tourisme, voyage d’affaire, etc…) alors que, dans notre société actuelle, la voiture est indispensable pour beaucoup (et nous devons impérativement travailler à réduire ça).
C’est sûr que l’avion consomme plus en proportion que la voiture, mais la question ici c’est plus comment diminuer les émissions en valeur absolue. Si on arrive à faire baisser de 10% l’utilisation de la voiture, on réduit les émissions de CO2 de 7,1 Mt, donc plus que toutes les émissions de l’aérien.
En fait mon point c’est plus qu’il faut travailler sur tous les modes de transport, proportionnellement à leur impact sur les émissions totales. Parfois quand je vois des mesures résolument anti-avion, mais qui ignorent complètement les voitures, je me demande si ce ne sont pas juste des manipulations des lobbies de l’automobile pour qu’ils puissent continuer à polluer dans leur secteur sans s’inquiéter.
Très clairement, même dans les mentalités c’est intéressant de voir à quel point la voiture est ancrée dans l’imaginaire collectif.
Je ne pense pas que la proprotionalité doive entrer en ligne de compte ici : il faut de toute façon travailler sur tout, et aussi vite que possible. Mais il faut en priorité couper là où ça fait le moins mal : c’est plus facile de supprimer à Charles-Eudes de la Rochefond son 5è voyage à Phuket de l’année que d’enlever sa voiture à Maurice qui en a besoin pour faire les 50km qui le séparent de sa job tous les jours.
On demande pas à grand monde de sacrifier sa famille. Je trouve pas extrême de dire que c’est abusif ni que c’est une bonne raison de faire une exception.
Je ne demande pas à la société de supporter mes choix: je paye pour mes billets, je veux bien payer les crédits carbone que ça engendre, je suis pour une taxe sur le kérosène qui rende rentable la recherche sur des avions électriques ou à hydrogène. Je trouve juste que rendre totalement impossible, du jour au lendemain, le contact avec sa famille alors que quand on commençait à se voir on nous vendait un monde-village où chaque couple binational aidait à créer la culture mondiale, juste cruel.
Je comprends ta position, mais je suis en désaccord avec un point : on ne demande à personne de sacrifier sa famille, puisqu’il existe d’autres moyens de transport.
Le sacrifice, c’est la commodité de pouvoir faire le voyage en 5-10-24h.
Certains parlent d’un prix à viser de l’ordre de €1000 par tonne de CO2. Un voyage Paris Tokyo pour un passager c’est [3 tonnes aller-retour](https://curb6.com/footprint/flights/paris-cdg/tokyo-nrt]. Est ce que tu pourrais encore payer tes voyages avec ce surcoût là ?
La société n’est pas organisée pour rendre faisables ces autres moyens de transport et de se payer un mois de transport. C’est déjà super relou d’être nomade aujourd’hui, alors dans un monde où plus personne n’utilise l’avion j’ose pas imaginer. 1500€ par passager pour un aller simple c’est pas loin de ce qu’avait payé mon pote qui a fait le transibérien et c’est proche du coût par passager si tu le fais en bateau.
Si c’est ce qu’il faut, c’est ce qu’on paierait oui. Ça ferait mal au cul, mais je préfère ça à une limite sèche au delà de laquelle rien n’est plus possible.
Serrer tes parents une dernière fois avant leur mort, ça n’a pas de prix. Et les maladies ne te laissent pas toujours 2 semaines pour arriver.
Je trouve hypocrite qu’on cible plus durement ce mode de transport parce que peu de gens en ont vraiment besoin.
Je ne pense pas qu’il soit hypocrite de cibler ce mode de transport : il est malgré tout principalement utilisé pour des raisons qui ne sont pas indispensables, des raisons d’agrément ou de confort, pour partir en vacances loin, pour des voyages d’affaires majoritairement inutiles, …
Il y a des raisons pour lesquelles l’aviation reste à mon avis difficilement remplaçable, mais elle est extrêmement polluante tout en bénéficiant à un très très petit nombre de personnes, donc c’est une cible facile. Si on pouvait déjà couper TOUS les voyages qui ne sont pas indispensable et TOUS les voyages pour lesquels il existe une alternative viable (par exemple le Paris-Porto dont je parlais dans un autre commentaire), on aurait déjà gagné énormément.
Oui, je suis pour supprimer les voyages en avion inutiles, les voyages d’affaires qui servent juste à mousser des égos. J’ai un doute sur l’inutilité des “vacances loin”. Si c’est pour aller au Club Med d’Hanoi, ok, mais la possibilité de se retrouver au contact avec des cultures lointaines aide à désamorcer des guerres et des mécanismes d’exploitation. En un voyage à Shenzhen, mes vues sur la mondialisation et nos modes de production ont été profondément changées.
Intéressant tiens, du coup Shenzhen tu recommandes? La ville m’a toujours intrigué
Ce que tu proposes commence quand même à ressembler à un “tant que ça touche les activités des autres mais pas les miennes, on peut le faire”.
Je pense que si on veut effectivement lutter contre les changements climatiques, il sera nécessaire de faire de gros sacrifices.
Il est peut être binational franco-australien, et pas franco-belge.
Bienvenue!
Merci :)